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L'ANACR-19 et le comité ANACR de Sornac présentent l'exposition :
"Poètes et artistes de la Résistance"
A Sornac, Maison du département, Rue de la République (derrière la Mairie),
du 19 au 26 août 2023.
Ouverture tous les jours de 14h30 à 17h30,
visite libre, les Ami(e)s de la Résistance du comité de Sornac se feront un plaisir de vous y accueillir.
L'ANACR-19 et le comité ANACR de Sornac présentent l'exposition :
"Poètes et artistes de la Résistance"
A Sornac, Maison du département, Rue de la République (derrière la Mairie),
du 19 au 26 août 2023.
Ouverture tous les jours de 14h30 à 17h30,
visite libre, les Ami(e)s de la Résistance du comité de Sornac se feront un plaisir de vous y accueillir.
Dans son numéro 147 d’avril 1946, France d’Abord publie une lettre que Pierre Villon, qui fut de fait vice-président du CNR et Président du Comité militaire d’action (Comac) de la Résistance envoie, en tant que Président du «Comité National de défense des patriotes emprisonnés», au ministre de la Justice, par laquelle il attire son attention sur le sort fait à près de 2 000 anciens Résistants en détention provisoire pour des faits leur ayant été attribués sous l’Occupation, lors des combats de la Libération et de la période de l’Epuration ; certains auront même été condamnés à mort. Et ce alors qu’une première loi d’amnistie no 47-1504 du 16 août 1947 va faire sortir de prison plusieurs milliers de laudateurs du pétainisme… D’autres lois d’amnistie, du 5 janvier 1951 et du 6 août 1953, vont libérer des collaborateurs bien plus compromis et lourdement condamnés ; dont nombre vont retrouver grades voire mêmes décorations, et faire des carrières professionnelles y compris politiques. D’anciens SS seront parmi les fondateurs dirigeants du Front – aujourd’hui rassemblement – National...
De manière concomitante à la mansuétude à l’égard des anciens collabos, la répression contre d’anciens Résistants va, elle, perdurer jusqu’aux premières années de la 5ème République – Georges Guingouin, Compagnon de la Libération, accusé de crimes et emprisonné pendant près de six mois, ne sera remis en liberté que le 14 juin 1954 et reconnu innocent qu’en 1959. Alors même qu’une ordonnance prise à Alger le 6 juillet 1943 par le Comité Français de Libération Nationale sous la direction du général de Gaulle avait déclaré «légitimes tous les actes accomplis postérieurement au 10 juin 1940 dans le but de servir la cause de la Libération de la France, quand bien même ils auraient constitué des infractions au regard de la législation appliquée à l’époque».
Il est symptomatique que les attaques contre la Résistance, remettant en cause son rôle, son action, son honneur se soient développées parallèlement à la réhabilitation progressive du pétainiste idéologique, dans le contexte de la Guerre froide des décennies d’après-guerre et de la réinsertion dans la vie politique nationale de ses défenseurs.
Ainsi, il est tout aussi symptomatique que la polémique née aujourd’hui autour d’un témoignage relatant l’exécution de soldats de la Wehrmacht prisonniers par des maquisards, dans le contexte géographique et historique des assassinats de masse perpétrés dans tout le Limousin par la Wehrmacht et les SS sans oublier la Milice, tels les 99 pendus de Tulle ou le massacre de 643 habitants d’Oradour-sur-Glane, ainsi que les dizaines et dizaines d’autres victimes de la barbarie de la soldatesque nazie dans bien d’autres lieux, fasse le «buzz» médiatique aujourd’hui. En s’inscrivant de fait dans la tentative de réhabilitation de Pétain, dont Zemmour s’est fait le chantre lors de l’élection présidentielle, dans le contexte de la résurgence croissante des pires thèses xénophobes, impliquant de salir ceux qui s’y opposent, quitte pour cela à feindre de «découvrir», en les décontextualisant, des faits connus et reconnus depuis longtemps.
Regrettant que des organes de presse se fassent le relais de cette polémique, espérons-le par méconnaissance de la réalité historique, nous tenons à affirmer notre solidarité totale avec nos camarades de l’ANACR de Corrèze, qui, eux, sont particulièrement attachés à la défense de cette réalité, qui a été celle du combat des Résistantes et des Résistants pour la Liberté et l’indépendance de la France.
Le Bureau National de l’ANACR
Dans son numéro 147 d’avril 1946, France d’Abord publie une lettre que Pierre Villon, qui fut de fait vice-président du CNR et Président du Comité militaire d’action (Comac) de la Résistance envoie, en tant que Président du «Comité National de défense des patriotes emprisonnés», au ministre de la Justice, par laquelle il attire son attention sur le sort fait à près de 2 000 anciens Résistants en détention provisoire pour des faits leur ayant été attribués sous l’Occupation, lors des combats de la Libération et de la période de l’Epuration ; certains auront même été condamnés à mort. Et ce alors qu’une première loi d’amnistie no 47-1504 du 16 août 1947 va faire sortir de prison plusieurs milliers de laudateurs du pétainisme… D’autres lois d’amnistie, du 5 janvier 1951 et du 6 août 1953, vont libérer des collaborateurs bien plus compromis et lourdement condamnés ; dont nombre vont retrouver grades voire mêmes décorations, et faire des carrières professionnelles y compris politiques. D’anciens SS seront parmi les fondateurs dirigeants du Front – aujourd’hui rassemblement – National...
De manière concomitante à la mansuétude à l’égard des anciens collabos, la répression contre d’anciens Résistants va, elle, perdurer jusqu’aux premières années de la 5ème République – Georges Guingouin, Compagnon de la Libération, accusé de crimes et emprisonné pendant près de six mois, ne sera remis en liberté que le 14 juin 1954 et reconnu innocent qu’en 1959. Alors même qu’une ordonnance prise à Alger le 6 juillet 1943 par le Comité Français de Libération Nationale sous la direction du général de Gaulle avait déclaré «légitimes tous les actes accomplis postérieurement au 10 juin 1940 dans le but de servir la cause de la Libération de la France, quand bien même ils auraient constitué des infractions au regard de la législation appliquée à l’époque».
Il est symptomatique que les attaques contre la Résistance, remettant en cause son rôle, son action, son honneur se soient développées parallèlement à la réhabilitation progressive du pétainiste idéologique, dans le contexte de la Guerre froide des décennies d’après-guerre et de la réinsertion dans la vie politique nationale de ses défenseurs.
Ainsi, il est tout aussi symptomatique que la polémique née aujourd’hui autour d’un témoignage relatant l’exécution de soldats de la Wehrmacht prisonniers par des maquisards, dans le contexte géographique et historique des assassinats de masse perpétrés dans tout le Limousin par la Wehrmacht et les SS sans oublier la Milice, tels les 99 pendus de Tulle ou le massacre de 643 habitants d’Oradour-sur-Glane, ainsi que les dizaines et dizaines d’autres victimes de la barbarie de la soldatesque nazie dans bien d’autres lieux, fasse le «buzz» médiatique aujourd’hui. En s’inscrivant de fait dans la tentative de réhabilitation de Pétain, dont Zemmour s’est fait le chantre lors de l’élection présidentielle, dans le contexte de la résurgence croissante des pires thèses xénophobes, impliquant de salir ceux qui s’y opposent, quitte pour cela à feindre de «découvrir», en les décontextualisant, des faits connus et reconnus depuis longtemps.
Regrettant que des organes de presse se fassent le relais de cette polémique, espérons-le par méconnaissance de la réalité historique, nous tenons à affirmer notre solidarité totale avec nos camarades de l’ANACR de Corrèze, qui, eux, sont particulièrement attachés à la défense de cette réalité, qui a été celle du combat des Résistantes et des Résistants pour la Liberté et l’indépendance de la France.
Le Bureau National de l’ANACR
Communiqué du Collectif Maquis de Corrèze par Pierre Pranchère, ancien résistant FTPF, cofondateur et secrétaire général du Collectif Maquis de Corrèze, ancien député de la Corrèze et Jean-Pierre Combe, président délégué. Le 17 mai 2023
Le 16 mai 2023, France 2 a diffusé à l’occasion de son journal de 20h un reportage intitulé « Un résistant révèle un massacre », portant sur l’exécution en juin 1944 par la compagnie FTPF de Meymac de soldats allemands faits prisonniers quelques jours plus tôt à l’occasion de l’attaque de Tulle par les résistants FTPF (7-8 juin 1944). Le même jour, et après la Vie Corrézienne du 12 mai, plusieurs journaux locaux (La Montagne) et nationaux (Le Parisien) reprenaient les mêmes éléments. Ce matin, c’était au tour de France Bleu de se mettre au diapason. Le Collectif Maquis de Corrèze tient à rétablir deux vérités concernant les faits relatés dans ces différentes occasions.
En premier lieu, cet événement est publiquement connu depuis plusieurs décennies, il n’y a là nulle révélation ou découverte. En second lieu, la décision n’émane en aucune façon du commandement allié qui n’a jamais eu d’autorité sur la Résistance intérieure.
La décision qui a mené à cette exécution a été prise par le commissaire aux opérations de l’interrégion B des FTPF, Marcel Godefroy, alias Colonel Rivière dans la Résistance. Il témoigne, dans l’ouvrage Maquis de Corrèze, après avoir rappelé les pendaisons de Tulle (9 juin), le massacre d’Oradour-sur- Glane (10 juin) et le massacre de 47 résistants FTPF à Ussel (10 juin) : « C’est dans cette disposition d’esprit, peu de jours après, que je suis amené à prendre une décision extrêmement grave. » La garde des prisonniers pose aux officiers du sous-secteur FTP A [Haute-Corrèze] de grandes difficultés et inquiétudes : immobilisation d’un détachement entier du 5e bataillon pour cette garde et surtout « les dangers pour les hameaux et la population avoisinant le camp, proies toutes désignées en cas d’expédition répressive » si un prisonnier vient à s’échapper ou si l’armée allemande découvre le camp et la présence des prisonniers. Godefroy poursuit alors en assumant d’avoir « donné l’ordre suivant : il sera demandé à chaque prisonnier qui se déclare opposé à Hitler s’il est prêt à se joindre à nous, à se battre avec nous contre les nazis. Ceux qui accepteront seront intégrés isolément et sous surveillance dans nos unités. Les autres devront être passés par les armes. » Plusieurs soldats, Polonais et Tchèques, font alors le choix de rejoindre les rangs de la résistance où ils participent aux combats de la Libération. Les autres, refusant de renier leur allégeance à Hitler, sont exécutés.
Cet événement a été rendu public dès la troisième édition de l’ouvrage Maquis de Corrèze en 1975 (p. 408-409, Paris, éditions Sociales). Les résistants FTPF, et Marcel Godefroy au premier chef, ont choisi, par la publication de ce témoignage dans un ouvrage tiré à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, de le faire connaître et d’assumer cette décision dans le contexte tragique où elle a été prise. Cela n’a jamais été un secret, encore moins dans la commune de Meymac. Le Collectif Maquis de Corrèze refuse que la Résistance soit tenue comptable du choix des autorités de ne pas procéder aux recherches des corps en vue de leur restitution aux familles des soldats en Allemagne au cours des dernières décennies. Le Collectif Maquis de Corrèze comprend la décision de procéder aux exhumations et aux identifications, il n’admet pas en revanche que cette décision devienne le prétexte à salir la mémoire de la Résistance, à passer sous silence la réalité tragique des premiers jours de juin 1944 en Corrèze et l’engagement au péril de leur vie de dizaines de milliers de résistants corréziens pour la lutte contre l’occupant, contre l’idéologie mortifère nazie et pour la Libération de la France.
Communiqué du Collectif Maquis de Corrèze par Pierre Pranchère, ancien résistant FTPF, cofondateur et secrétaire général du Collectif Maquis de Corrèze, ancien député de la Corrèze et Jean-Pierre Combe, président délégué. Le 17 mai 2023
Le 16 mai 2023, France 2 a diffusé à l’occasion de son journal de 20h un reportage intitulé « Un résistant révèle un massacre », portant sur l’exécution en juin 1944 par la compagnie FTPF de Meymac de soldats allemands faits prisonniers quelques jours plus tôt à l’occasion de l’attaque de Tulle par les résistants FTPF (7-8 juin 1944). Le même jour, et après la Vie Corrézienne du 12 mai, plusieurs journaux locaux (La Montagne) et nationaux (Le Parisien) reprenaient les mêmes éléments. Ce matin, c’était au tour de France Bleu de se mettre au diapason. Le Collectif Maquis de Corrèze tient à rétablir deux vérités concernant les faits relatés dans ces différentes occasions.
En premier lieu, cet événement est publiquement connu depuis plusieurs décennies, il n’y a là nulle révélation ou découverte. En second lieu, la décision n’émane en aucune façon du commandement allié qui n’a jamais eu d’autorité sur la Résistance intérieure.
La décision qui a mené à cette exécution a été prise par le commissaire aux opérations de l’interrégion B des FTPF, Marcel Godefroy, alias Colonel Rivière dans la Résistance. Il témoigne, dans l’ouvrage Maquis de Corrèze, après avoir rappelé les pendaisons de Tulle (9 juin), le massacre d’Oradour-sur- Glane (10 juin) et le massacre de 47 résistants FTPF à Ussel (10 juin) : « C’est dans cette disposition d’esprit, peu de jours après, que je suis amené à prendre une décision extrêmement grave. » La garde des prisonniers pose aux officiers du sous-secteur FTP A [Haute-Corrèze] de grandes difficultés et inquiétudes : immobilisation d’un détachement entier du 5e bataillon pour cette garde et surtout « les dangers pour les hameaux et la population avoisinant le camp, proies toutes désignées en cas d’expédition répressive » si un prisonnier vient à s’échapper ou si l’armée allemande découvre le camp et la présence des prisonniers. Godefroy poursuit alors en assumant d’avoir « donné l’ordre suivant : il sera demandé à chaque prisonnier qui se déclare opposé à Hitler s’il est prêt à se joindre à nous, à se battre avec nous contre les nazis. Ceux qui accepteront seront intégrés isolément et sous surveillance dans nos unités. Les autres devront être passés par les armes. » Plusieurs soldats, Polonais et Tchèques, font alors le choix de rejoindre les rangs de la résistance où ils participent aux combats de la Libération. Les autres, refusant de renier leur allégeance à Hitler, sont exécutés.
Cet événement a été rendu public dès la troisième édition de l’ouvrage Maquis de Corrèze en 1975 (p. 408-409, Paris, éditions Sociales). Les résistants FTPF, et Marcel Godefroy au premier chef, ont choisi, par la publication de ce témoignage dans un ouvrage tiré à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, de le faire connaître et d’assumer cette décision dans le contexte tragique où elle a été prise. Cela n’a jamais été un secret, encore moins dans la commune de Meymac. Le Collectif Maquis de Corrèze refuse que la Résistance soit tenue comptable du choix des autorités de ne pas procéder aux recherches des corps en vue de leur restitution aux familles des soldats en Allemagne au cours des dernières décennies. Le Collectif Maquis de Corrèze comprend la décision de procéder aux exhumations et aux identifications, il n’admet pas en revanche que cette décision devienne le prétexte à salir la mémoire de la Résistance, à passer sous silence la réalité tragique des premiers jours de juin 1944 en Corrèze et l’engagement au péril de leur vie de dizaines de milliers de résistants corréziens pour la lutte contre l’occupant, contre l’idéologie mortifère nazie et pour la Libération de la France.
Communiqué de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance de la Corrèze (ANACR). Brive la Gaillarde , 16-05-2023
Comment salir (volontairement ou pas) la mémoire de la Résistance !
Des articles parus ce jour dans la presse locale (La Montagne) et nationale (Le Parisien ...), présentent comme une révélation « une affaire sensible qui risque de bousculer le discours mémoriel en Corrèze ». Si les auteurs de ces articles avaient pris la précaution élémentaire de se renseigner sur les travaux historiques réalisés sur le sujet et aux témoignages largement publiés, cela leur aurait évité de relancer une polémique stérile.
Nous rappelons que depuis des décennies les différentes éditions du livre « Maquis de Corrèze » (dernière édition en 1995), le livre de l'historien belge Bruno Kartheuser : « Les pendaisons de Tulle le 9 juin 1944 » en 2004, et le dernier en date de Paul et Mouny Estrade, historiens universitaires « Léon Lanot premier maquisard de Corrèze » (Editions Le Puy Fraud, juin 2011, pages 146-147), font état du fait de guerre de Meymac le 12 juin 1944. Tout y est dit et la vérité historique est établie, il n'est donc pas question de « bousculer le discours mémoriel » sauf à vouloir réécrire l'Histoire.
Aussi, affirmer que « nul ne savait » c'est avouer sa propre ignorance. Utiliser le terme de « charnier » en titre d'une première page du journal, s'il est propre à éveiller une certaine « curiosité » du lecteur, est d'une violence inouïe en renvoyant à des images contemporaines sur les médias et les réseaux sociaux. De même sur cette même page, évoquer « une quarantaine de soldats allemands » à retrouver, alors que dans les pages intérieures, pour qui sait faire une soustraction, on aboutit à une trentaine tout au plus (des exhumations ayant déjà été effectuées dans les années 1960) c'est mensonger.
Evoquer avec le témoin, des questions qu'il ne se posait même pas à l'époque, concernant « la convention de Genève » censée règlementer les lois de la guerre entre les armées régulières des Etats belligérants, c'est ignorer que les Résistants étaient, pour l'immense majorité, des civils, devenus combattants de la liberté sans uniformes, considérés par l'armée nazie (qui ne s'embarrassait pas de ces scrupules) comme des « terroristes » à abattre sur place ou à déporter vers les camps de la mort. C'est aussi profiter de l'émotion d'un homme de 98 ans pour en faire un sujet de polémique contemporain.
Nous rappelons enfin le contexte historique du 12 juin 1944 : il y a face à face, d'un côté les forces nazies de répression qui massacrent les populations civiles du territoire qu'elles occupent et qu'elles oppriment, de l'autre, des Résistants qui essaient de sauver leur peau, celle de leurs familles et de libérer leur territoire. Ces jeunes patriotes de 18-20 ans, pour qui la guérilla menée contre l'occupant exigeait une improvisation permanente, se sont trouvés dans une impasse et n'avaient d'autre alternative que d'obéir à un ordre supérieur de l'Etat-Major des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), dirigé par le Général Koenig.
Comment ne pas se souvenir que trois jours plus tôt, le 9 juin 1944, les soldats nazis de la division SS Das Reich pendaient 99 otages à Tulle, que le 10 et les jours suivants il en déportaient vers les camps de la mort 149 dont 101 ne reviendraient pas, que le même jour, ils exterminaient la population et brûlaient le village d'Oradour sur Glane : 643 victimes , qu'encore le même jour, les soldats nazis de la garnison d'Ussel, assassinaient 47 jeunes maquisards sans armes (les responsables du maquis en avaient connaissance)… autant de crimes de guerre reconnus par la justice mais restés pour l'essentiel impunis ?
Nous n'avons pas le droit aujourd'hui de nous ériger en juges ; demandons-nous ce que nous aurions fait à leur place, de quel côté nous serions-nous trouvés ? Dans le camp de la Résistance ou dans le déshonneur de la collaboration avec les nazis ?
Si la restitution des corps de Meymac aux autorités allemandes est légitime, nous ne pouvons accepter qu'elle soit instrumentalisée.
Communiqué de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance de la Corrèze (ANACR). Brive la Gaillarde , 16-05-2023
Comment salir (volontairement ou pas) la mémoire de la Résistance !
Des articles parus ce jour dans la presse locale (La Montagne) et nationale (Le Parisien ...), présentent comme une révélation « une affaire sensible qui risque de bousculer le discours mémoriel en Corrèze ». Si les auteurs de ces articles avaient pris la précaution élémentaire de se renseigner sur les travaux historiques réalisés sur le sujet et aux témoignages largement publiés, cela leur aurait évité de relancer une polémique stérile.
Nous rappelons que depuis des décennies les différentes éditions du livre « Maquis de Corrèze » (dernière édition en 1995), le livre de l'historien belge Bruno Kartheuser : « Les pendaisons de Tulle le 9 juin 1944 » en 2004, et le dernier en date de Paul et Mouny Estrade, historiens universitaires « Léon Lanot premier maquisard de Corrèze » (Editions Le Puy Fraud, juin 2011, pages 146-147), font état du fait de guerre de Meymac le 12 juin 1944. Tout y est dit et la vérité historique est établie, il n'est donc pas question de « bousculer le discours mémoriel » sauf à vouloir réécrire l'Histoire.
Aussi, affirmer que « nul ne savait » c'est avouer sa propre ignorance. Utiliser le terme de « charnier » en titre d'une première page du journal, s'il est propre à éveiller une certaine « curiosité » du lecteur, est d'une violence inouïe en renvoyant à des images contemporaines sur les médias et les réseaux sociaux. De même sur cette même page, évoquer « une quarantaine de soldats allemands » à retrouver, alors que dans les pages intérieures, pour qui sait faire une soustraction, on aboutit à une trentaine tout au plus (des exhumations ayant déjà été effectuées dans les années 1960) c'est mensonger.
Evoquer avec le témoin, des questions qu'il ne se posait même pas à l'époque, concernant « la convention de Genève » censée règlementer les lois de la guerre entre les armées régulières des Etats belligérants, c'est ignorer que les Résistants étaient, pour l'immense majorité, des civils, devenus combattants de la liberté sans uniformes, considérés par l'armée nazie (qui ne s'embarrassait pas de ces scrupules) comme des « terroristes » à abattre sur place ou à déporter vers les camps de la mort. C'est aussi profiter de l'émotion d'un homme de 98 ans pour en faire un sujet de polémique contemporain.
Nous rappelons enfin le contexte historique du 12 juin 1944 : il y a face à face, d'un côté les forces nazies de répression qui massacrent les populations civiles du territoire qu'elles occupent et qu'elles oppriment, de l'autre, des Résistants qui essaient de sauver leur peau, celle de leurs familles et de libérer leur territoire. Ces jeunes patriotes de 18-20 ans, pour qui la guérilla menée contre l'occupant exigeait une improvisation permanente, se sont trouvés dans une impasse et n'avaient d'autre alternative que d'obéir à un ordre supérieur de l'Etat-Major des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), dirigé par le Général Koenig.
Comment ne pas se souvenir que trois jours plus tôt, le 9 juin 1944, les soldats nazis de la division SS Das Reich pendaient 99 otages à Tulle, que le 10 et les jours suivants il en déportaient vers les camps de la mort 149 dont 101 ne reviendraient pas, que le même jour, ils exterminaient la population et brûlaient le village d'Oradour sur Glane : 643 victimes , qu'encore le même jour, les soldats nazis de la garnison d'Ussel, assassinaient 47 jeunes maquisards sans armes (les responsables du maquis en avaient connaissance)… autant de crimes de guerre reconnus par la justice mais restés pour l'essentiel impunis ?
Nous n'avons pas le droit aujourd'hui de nous ériger en juges ; demandons-nous ce que nous aurions fait à leur place, de quel côté nous serions-nous trouvés ? Dans le camp de la Résistance ou dans le déshonneur de la collaboration avec les nazis ?
Si la restitution des corps de Meymac aux autorités allemandes est légitime, nous ne pouvons accepter qu'elle soit instrumentalisée.
MESSAGE DE L'ASSOCIATION NATIONALE DES ANCIENS COMBATTANTS ET AMIS DE LA RESISTANCE
POUR LE 80 EME ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE
Rassemblés partout en France en ce 27 mai 2023, nous commémorons le jour du 27 mai 1943, où, à Paris, 48 rue du Four, réunis autour de Jean Moulin, les représentants de huit mouvements de Résistance – «Front National de Lutte pour la Libération et l’Indépendance de la France», «Organisation Civile et Militaire», «Ceux de la Libération», «Ceux de la Résistance», «Libération-Nord», pour la Zone Nord de la France occupée, «Combat», «Franc-Tireur» et «Libération-Sud», pour la zone Sud – ainsi que ceux de six formations politiques résistantes – partis communiste, socialiste, radical-socialiste, démocrate-populaire, Alliance démocratique, Fédération républicaine – et des deux centrales syndicales clandestines, CGT et CFTC, créaient le «Conseil National de la Résistance», le C.N.R.
Les efforts opiniâtres de Jean Moulin, pour remplir cette mission que lui avait confiée le général de Gaulle d’unifier toutes les forces de la Résistance, avaient permis de surmonter les difficultés découlant notamment de la multiplicité de ses structures et de ses sensibilités politiques.
Cette unité des Forces de la Résistance intérieure, que concrétise la formation du «Conseil National de la Résistance», va – malgré le drame de l’arrestation de Jean Moulin le 21 juin à Caluire puis de sa mort le 8 juillet - s’approfondir dès la fin de l’année 1943 et début janvier 1944, avec l'unification des différentes formations militaires de la Résistance – « Francs-Tireurs et Partisans Français» (FPTF), «Armée Secrète» (A.S.), «Organisation de Résistance de l’Armée» (O.R.A.), Groupes francs – dans les «Forces Françaises de l’Intérieur», les F.F.I.
La formation du C.N.R. va aussi permettre l’élaboration, entre la fin 1943 et le début 1944, d’un Programme, les «Jours heureux», définissant les contours d’une France libérée, démocratique, solidaire, pacifique, qui ne sont pas sans échos contemporains. Publié le 15 mars 1944, nous célébrerons l’an prochain son 80ème anniversaire.
La création du CNR fut importante pour notre pays, en premier lieu parce que le CNR se plaçant lors de sa réunion fondatrice sous l’autorité du général de Gaulle lui permit, en le faisant ainsi à la fois le représentant de la France libre et celui de la Résistance intérieure, d’affirmer au côté des Alliés anglo-américains la place de la France dans la coalition anti-hitlérienne.
Elle suscita aussi la formation dès la fin 1943 des premiers «Comités départementaux de la Libération», dont la mise en place permit, quand vint l’heure de la Libération, d’assurer, sous l’autorité du «Gouvernement Provisoire de la République Française», le GPRF, la restauration des libertés et d’une administration démocratique sur l’ensemble du territoire national.
En ce 80ème anniversaire de la création du CNR, dans un monde qui connaît hélas toujours les oppressions nationales et sociales, les guerres d’agression et d’expansion, les crimes génocidaires, les discriminations raciales et religieuses, la xénophobie, les atteintes aux libertés démocratiques, aux droits de l’Homme et le fascisme, le combat que menèrent, au prix de lourds sacrifices, les Résistantes et les Résistants des divers mouvements, partis et syndicats qui se rassemblèrent le 27 mai 1943, reste un exemple. Ce combat, par les valeurs de solidarité, humanistes, patriotiques et démocratiques qu’il porta, reste une référence et une source d’inspiration pour le présent.
Anne-Marie MONTAUDON Pierre Martin
Présidente de l’ANACR Président de l’ANACR
Chevalier de la Légion d’Honneur Chevalier de la Légion d’Honneur
MESSAGE DE L'ASSOCIATION NATIONALE DES ANCIENS COMBATTANTS ET AMIS DE LA RESISTANCE
POUR LE 80 EME ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE
Rassemblés partout en France en ce 27 mai 2023, nous commémorons le jour du 27 mai 1943, où, à Paris, 48 rue du Four, réunis autour de Jean Moulin, les représentants de huit mouvements de Résistance – «Front National de Lutte pour la Libération et l’Indépendance de la France», «Organisation Civile et Militaire», «Ceux de la Libération», «Ceux de la Résistance», «Libération-Nord», pour la Zone Nord de la France occupée, «Combat», «Franc-Tireur» et «Libération-Sud», pour la zone Sud – ainsi que ceux de six formations politiques résistantes – partis communiste, socialiste, radical-socialiste, démocrate-populaire, Alliance démocratique, Fédération républicaine – et des deux centrales syndicales clandestines, CGT et CFTC, créaient le «Conseil National de la Résistance», le C.N.R.
Les efforts opiniâtres de Jean Moulin, pour remplir cette mission que lui avait confiée le général de Gaulle d’unifier toutes les forces de la Résistance, avaient permis de surmonter les difficultés découlant notamment de la multiplicité de ses structures et de ses sensibilités politiques.
Cette unité des Forces de la Résistance intérieure, que concrétise la formation du «Conseil National de la Résistance», va – malgré le drame de l’arrestation de Jean Moulin le 21 juin à Caluire puis de sa mort le 8 juillet - s’approfondir dès la fin de l’année 1943 et début janvier 1944, avec l'unification des différentes formations militaires de la Résistance – « Francs-Tireurs et Partisans Français» (FPTF), «Armée Secrète» (A.S.), «Organisation de Résistance de l’Armée» (O.R.A.), Groupes francs – dans les «Forces Françaises de l’Intérieur», les F.F.I.
La formation du C.N.R. va aussi permettre l’élaboration, entre la fin 1943 et le début 1944, d’un Programme, les «Jours heureux», définissant les contours d’une France libérée, démocratique, solidaire, pacifique, qui ne sont pas sans échos contemporains. Publié le 15 mars 1944, nous célébrerons l’an prochain son 80ème anniversaire.
La création du CNR fut importante pour notre pays, en premier lieu parce que le CNR se plaçant lors de sa réunion fondatrice sous l’autorité du général de Gaulle lui permit, en le faisant ainsi à la fois le représentant de la France libre et celui de la Résistance intérieure, d’affirmer au côté des Alliés anglo-américains la place de la France dans la coalition anti-hitlérienne.
Elle suscita aussi la formation dès la fin 1943 des premiers «Comités départementaux de la Libération», dont la mise en place permit, quand vint l’heure de la Libération, d’assurer, sous l’autorité du «Gouvernement Provisoire de la République Française», le GPRF, la restauration des libertés et d’une administration démocratique sur l’ensemble du territoire national.
En ce 80ème anniversaire de la création du CNR, dans un monde qui connaît hélas toujours les oppressions nationales et sociales, les guerres d’agression et d’expansion, les crimes génocidaires, les discriminations raciales et religieuses, la xénophobie, les atteintes aux libertés démocratiques, aux droits de l’Homme et le fascisme, le combat que menèrent, au prix de lourds sacrifices, les Résistantes et les Résistants des divers mouvements, partis et syndicats qui se rassemblèrent le 27 mai 1943, reste un exemple. Ce combat, par les valeurs de solidarité, humanistes, patriotiques et démocratiques qu’il porta, reste une référence et une source d’inspiration pour le présent.
Anne-Marie MONTAUDON Pierre Martin
Présidente de l’ANACR Président de l’ANACR
Chevalier de la Légion d’Honneur Chevalier de la Légion d’Honneur