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Stèle de La Valeyrie Saint-Germain

Cette stèle a été érigée conjointement par les Résistants de l'Armée Secrète (AS*) et ceux des Francs Tireurs et Partisans (FTP*) en l'honneur des 4 Résistants, sans armes, lâchement abattus et massacrés par l'occupant nazi et leurs ''valets'' de la milice* de Pétain le 21 juillet 1944.

Paul CAMUS, était un jeune instituteur parisien venu combattre dans la Résistance en Corrèze . Henri RITTER et Robert URIOT, originaires du village de Coutures en Moselle étaient arrivés avec le maire et d'autres habitants, expulsés parce qu'ils refusaient d'opter pour l'Allemagne lors de l'annexion  de l'Alsace et la Lorraine après la signature de l'armistice par Pétain. Ils furent accueillis par des habitants de Ste Féréole. Ces 2 jeunes gens avaient rejoint la Résistance locale de l'AS.

Eugène BOSSOUTROT habitait ici, à Lachamp de St Germain-les-Vergnes. Il faisait partie du maquis FTP du sous secteur B sous le pseudonyme de ''Robin'' (le principal camp du sous-secteur B se situait à Moulzat de Chanteix environ 1,5 km d'ici à vol d'oiseau)  ; mais ce jour-là il se trouvait dans la ferme de ses parents parce qu'il était malade .

Ce 21 juillet, comme souvent lors d'incursions dans les campagnes, un détachement de la Wehrmacht venu de Tulle et stationné au croisement de Lachamp (D44 et D9, à peine à 1 km d'ici),  avait installé un barrage et pratiquait '' la chasse'' aux maquisards pour les éliminer et/ou dissuader  la population de les soutenir en la terrorisant. C'est ce qui va se passer avec la famille Bossoutot.

Un milicien qui prête main forte aux Allemands et qui savait qu'Eugène était chez lui, le recherche dans sa ferme. Les Allemands vont y mettre le feu  pour faire sortir Eugène qui est  assassiné sous les yeux de ses parents par le milicien. (Eugène avait donc été dénoncé). Les parents Bossoutrot seront emprisonnés à Limoges, torturés puis seront libérés par les FFI ( «Forces Françaises de l'Intérieur » regroupant l'ensemble des forces armées de la Résistance intérieure). Cette famille sera marquée à jamais par cette tragédie tout comme les habitants des environs.

Ce même jour, Paul Camus, Henri Ritter et Robert Uriot venant de Ste Féréole devaient rejoindre un camp de l'AS à St Mexant (commandé par Dargenson alias ''Commandant David'') en passant par des chemins qui évitaient cette route sur laquelle se trouve la stèle. Hélas, ils avaient été repérés par un groupe de miliciens de Brive et Ste Féréole qui se trouvaient dans ce bourg. Bien que prévenus par une habitante de la présence de la milice et sans doute parce qu'ils ne connaissaient pas bien les lieux, ils empruntèrent la départementale 44. Arrivés ici, au lieu-dit La Valeyrie, ils vont se trouver face aux Allemands qui les poursuivent, les blessent ou les tuent ; les miliciens venus de Brive avaient rattrapé les malheureux ; ils participent à la chase à l'homme et se chargent de les achever en les mutilant  atrocement. Paul Camus blessé,  avait réussi à s'enfuir dans le village de la Valeyrie (de l'autre côté de la route) mais il fut  pourchassé et achevé par un milicien qui  lui écrasa le visage ; le même sort fut réservé aux 2 autres malheureux. Une stèle érigée par ses parents est implantée sur les lieux de son supplice en contrebas du village de la Valeyrie.

Ce tragique  événement montre que les Résistants et maquisards corréziens avaient autant à craindre de ces miliciens français formés par la dictature de Pétain, que de l'envahisseur nazi . Ils traquaient et tuaient d'autres Français, patriotes, dans un seul but : maintenir un état fasciste et abolir définitivement la République.     

Tous les ans le 21 juillet, un hommage est rendu à ces jeunes Résistants organisé par  la municipalité de St Germain-les Vergnes avec  des Associations de Résistants et Amis de la Résistance et  les Anciens Combattants .

                                            LE COMITE INTERCOMMUNAL  ANACR de Saint-MEXANT

AS : Armée Secrète ; groupe de Résistants organisés clandestinement et regroupés en camps (de ''maquis'' éloignés des villages et des routes). Ces camps sont souvent répertoriés aux archives de Vincennes car la plupart des chefs de l'AS étaient des militaires d'active ou de réserve .  

FTP : Francs Tireurs et Partisans. Ce terme est employé pour désigner les Résistants combattants civils qui s'opposaient à une armée régulière d'occupation. Les partisans désignent les Résistants de tout pays menant une lutte armée de libération de leur terriroire.Clandestins, ils sont aussi organisés en camps (de maquis)à partir desquels  ils lancent des attaques contre les Allemands et les miliciens.

Milice : police de Pétain créée en janvier 1943 ; chargée de rechercher les Résistants, de les dénoncer et/ou de les exécuter. Auparavant c'était le rôle des GMR (Groupes Mobiles de Réserve). 


Date de création : 04/05/2023 @ 12:10
Catégorie : Stèles - Parcours de mémoire -
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