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MESSAGE POUR LA JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE 2017 - le 24/05/2017 @ 10:27 par JeandePeyrat

Il y a 74 ans, le 27 mai 1943, au cœur de Paris occupé depuis près de trois ans, quadrillé par l’armée nazie avec le concours des forces de répression du régime collaborateur avec l’occupant que présidait Pétain, se réunissaient 48 rue du Four les représentants de huit grands mouvements de Résistance, de six partis politiques résistants ainsi que des deux centrales syndicales clandestines, autour de Jean Moulin .

Cette réunion était un moment historique : à son issue naîtra, sous la présidence de Jean Moulin, le Conseil National de la Résistance, le CNR. L’événement sera en effet de portée considérable : toutes les forces de la Résistance, jusque-là dispersées, vont être désormais coordonnées, il ouvrira la voie à l’unification au sein des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) des différentes structures militaires de la Résistance, il va conduire à l’élaboration, puis à la publication dix mois plus tard, en mars 1944, du Programme du CNR : « Les Jours Heureux ».

Evénement de portée considérable puisque, lors de sa réunion constitutive, le CNR, en se plaçant sous l’autorité du Comité National Français présidé par le Général de Gaulle, va aussi permettre au chef de la France Libre, de s’affirmer comme étant le seul représentant de l’ensemble de la France Combattante, en lutte de Résistance sur le sol national occupé et combattant sur tous les autres théâtres d’opération où s’illustraient, aux côtés des Alliés, les Forces Françaises libres.

Patriotisme, humanisme, idéaux démocratiques et aspiration à une société solidaire, à un monde juste et en paix, furent les valeurs qui motivèrent l’engagement des Résistantes et des Résistants dans le combat contre l’occupant nazi, et le régime pétainiste complice de ses crimes .

Ce furent les valeurs inspiratrices du Programme du C N R, qui dessina les contours d’une France rénovée après sa libération, d’une France démocratique sur les plans politique, économique et social, d’une France solidaire ; programme qui permit de redresser économiquement la France, d’affirmer son indépendance nationale, en même temps que de promouvoir des avancées formant encore aujourd’hui le socle de notre protection sociale.

Soixante-quatorze ans après la victoire le 8 mai 1945 des peuples et des armées alliées sur la barbarie du nazisme et des fascismes, le monde contemporain connaît hélas toujours la guerre, l’oppression, le racisme, les discriminations et épurations ethniques, les persécutions religieuses, le sous-développement social et culturel de populations entières, les actes de terrorisme barbare, tels ceux qui ont frappé la France en 2015, 2016 et en ce début 2017, vrais fléaux contre lesquels il faut se dresser sans faillir.

Les héritiers des idéologies criminelles vaincues en 1945 relèvent la tête, dans ce contexte, les valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques pour lesquelles luttèrent les Résistants, cette aspiration à une France et à un monde meilleurs, plus justes et solidaires restent plus que jamais d’actualité.

C’est pour assurer leur nécessaire transmission aux jeunes générations, pour répondre à leur besoin de connaissance, de repères et de mémoire qu’avec l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, l’Union Française des Associations de Combattants – l’UFAC, a demandé l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance le 27 mai, moment privilégié d’hommage à la place de la Résistance dans l’histoire de notre pays, d’hommage aux Résistantes et Résistants qui ont lutté et trop souvent sont tombés pour sa liberté dans la France occupée et dans les camps de la mort.

Cette Journée Nationale de la Résistance, est inscrite désormais dans le calendrier mémoriel officiel de la Nation.

S’adressant le 8 mai 2015 aux lauréats nationaux du Concours National de la Résistance et de la Déportation, Louis Cortot, Compagnon de la Libération, Président de l’ANACR leur délivrait ce message : « Réfléchissez, n’acceptez pas les injustices, agissez. Pas parce que vous êtes sûr de réussir, mais parce que c’est juste : c’est cela avoir un idéal.

«Restez toujours vigilants. Intéressez-vous à ce qui se passe en France, en Europe, dans le monde. Tout vous concerne.

«Défendez vos droits, mais ayez aussi conscience de vos devoirs

«Vous pouvez le faire. J’ai confiance en la jeunesse

C’est cela l’esprit de la Résistance.

La Présidence de l’ANACR

Cécile ROL-TANGUY Henriette DUBOIS Pierre MARTIN