Notre Assemblée Générale départementale 2023 s'est tenue dans l'amphithéâtre de la salle multimodale d'Ussel en présence de M. Etienne Desplanques, Préfet de la Corrèze, Mme Catherine Merckx Sous-préfète d'Ussel, M. Francis Dubois Député, M. Daniel Chasseing Sénateur, M. Christophe Arfeuillère Maire d'Ussel, vice-président du Conseil départemental, M. Xavier Kompa Directeur de l'ODACVG, Mme Marie-Josée Cappoen Présidente de l'ARAC de la Corrèze.
A l'ouverture de nos travaux à 10 h, devant une belle assistance, la tribune était composée de notre Président, nos Vice- présidents
et du maître de cérémonie Jean-Louis Lascaux.
Après une minute de silence en hommage aux Résistants et Amis qui nous ont quittés depuis octobre 2022, Théo Soulat présentait le mot de bienvenue du comité d'Ussel. Le rapport moral présenté par Bernard Delaunay, le rapport d'activités par Marie-Jo Pivier, le rapport financier par Jean-Pierre Foch, étaient adoptés à l'unanimité. François Remond complétait le rapport d'activités concernant les cérémonies du mois d'août à Egletons et Chamalot.
Après la discussion, François Bretin présentait le projet de résolution, adopté à l'unanimité (texte ci-après faisant la synthèse de nos débats).
A partir de 11h, nous avons accueilli les personnalités, invitées à prendre place à la tribune. Jean-Pierre Bort, membre du Conseil national, excusait l'absence de notre Présidente nationale, Anne-Marie Montaudon, souffrante et présentait le message de la direction nationale. Puis tour à tour, nos invités nous prodiguaient leurs encouragements à poursuivre notre travail de mémoire et d'histoire de la Résistance, qui plus est face aux journalistes qui ont dénigré la Résistance en instrumentalisant les déclarations d'Edmond Réveil et en s'affranchissant de la vérité historique bien connue de la guerre en juin 1944 en Corrèze.
Monsieur le Préfet clôturait ces interventions en s’associant à ces encouragements et remerciait l'ANACR-Corrèze d'avoir été présente à ses côtés dans sa mission de faire rechercher les corps des soldats allemands enterrés dans les bois de Meymac en juin 1944, afin éventuellement de les restituer à leurs familles, le processus devant se poursuivre d'ici la fin de l'année.
Lors de la cérémonie patriotique au monument de la Place Voltaire, l'hommage était rendu à tous les morts de la Résistance, notamment aux 47 jeunes massacrés ici le 10 juin 1944. 6 gerbes étaient déposées par les personnalités, 11 porte-drapeaux rehaussaient cette cérémonie de leur présence, nous les en remercions chaleureusement.
Après un apéritif offert par la municipalité d'Ussel, un repas convivial clôturait agréablement cette journée, terminée par un vibrant Chant des Partisans repris par tous les convives.
Nous remercions la municipalité d'Ussel pour la mise à disposition de toute la logistique de notre assemblée, le Major Francis Boyer pour la parfaite organisation de nos déplacements, la présidente et tous les Amis du comité d'Ussel qui, par leur engagement, ont permis que cette assemblée soit un joli succès.
L'ANACR-Corrèze, association reconnue « d'Intérêt Général », réunie en Assemblée Générale à Ussel, le 29 octobre 2023, réaffirme sa volonté indéfectible de pérenniser les valeurs et la Mémoire de la Résistance, dans le respect de son pluralisme statutaire comme de la liberté de conscience de chacun de ses membres.
Elle se fixe comme objectifs :
- La défense des intérêts moraux et matériels des Résistants et de leurs ayants-droits, en coopération avec l'Office départemental des Anciens Combattants et Victimes de guerre (ODAC-VG). Elle continue à exiger l'attribution légitime de la Légion d'Honneur, avant qu'il ne soit trop tard, aux derniers Résistants, tout particulièrement aux titulaires de la carte de Combattant Volontaire de la Résistance (CVR).
- La défense des valeurs humanistes et progressistes du Conseil national de la Résistance (CNR) exprimées dans son programme de 1944 « Les Jours Heureux ». Ces valeurs doivent constituer aujourd'hui encore pour nos élus démocrates, des garde-fous pour la préservation d'une justice sociale si chèrement acquise par les Résistants et une référence pour son amélioration.
- L'éveil des consciences de nos concitoyens, par le rappel, au-delà de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale, de ses causes, de ses conséquences pour les victimes de l'occupation, de la collaboration du régime dit de « l'Etat Français » et du système concentrationnaire nazi. Le concours national (CNRD) et le concours départemental (CDRD-1er degré) de la Résistance et de la Déportation sont les moments privilégiés de cette prise de conscience pour les plus jeunes. Leur participation doit être encouragée, nous sommes pour cela aux côtés des établissements publics et privés sous contrat et des services départementaux de l'Education Nationale. L'ANACR doit continuer à mettre à leur disposition les témoignages des Résistants et de leurs familles, en veillant au respect de la vérité historique, notamment à travers son journal « Résistance Corrèze », son site internet ANACR-Corrèze, les parcours de Mémoire de la Résistance... L'actualité nous en montre l'impérieuse nécessité.
- La dénonciation des résurgences du fascisme, du nazisme, du négationnisme, de l'extrême-droite raciste et xénophobe et de sa banalisation par de trop nombreux médias, des falsifications de l'Histoire et de leur exploitation à des fins partisanes ou bassement mercantiles, des articles indignes et falsificateurs d'une certaine presse culpabilisant les Résistants.
- La condamnation du terrorisme, d'où qu'il vienne, en France et dans les conflits du monde actuel qui doivent être résolus par l'intervention de l'ONU, le respect de ses résolutions et des accords internationaux signés par les Etats.
- La solidarité à l'égard des familles des professeurs de l'Education nationale Samuel Paty et Dominique Bernard victimes d'attentats terroristes islamistes et le rejet de cette idéologie criminelle usurpant le nom de l'Islam, qui comme tous les fanatismes, menace notre démocratie et son principe essentiel de laïcité.
- La solidarité avec les réfugiés victimes des guerres, de l'oppression, et des aléas climatiques.
- Une vigilance de tous les instants : dans ces nouvelles formes de « guerres » que nous subissons, le civisme nous commande de soutenir l'action de l'Etat dans la défense de notre sécurité, mais aussi de veiller au respect de nos libertés républicaines constitutionnelles et au maintien de la cohésion nationale.
- La présence assidue de ses membres et porte-drapeaux aux cérémonies patriotiques commémoratives des grandes dates et des drames de la Résistance, de la Déportation, de la fête nationale et des Morts pour la France.
L'ANACR-Corrèze respectera ainsi la volonté des Résistants de transmettre « la flamme de la Résistance » aux jeunes générations, la mémoire de leurs combats pour un monde de liberté, d'égalité, de fraternité et de paix.
Sujet du Concours départemental de la Résistance et de la Déportation des écoles primaires 2024
CDRD 1er degré 2023-2024 Proposition de sujet septembre 2024
Thème national : « Résister à la Déportation en France et en Europe »
Pour les élèves de CM2, on pourra se limiter à la France et il y a suffisamment d'exemples régionaux et locaux en Corrèze sur lesquels s'appuyer pour traiter ce thème. Une problématique et quelques pistes de travail sont publiées dans le bulletin départemental Résistance Corrèze n°46 (juin 2023) p.6. (document joint)
« Résister à la Déportation pendant la seconde guerre mondiale, c'est s'opposer par tous les moyens à cette forme de répression de l'occupant nazi.
Vous montrerez que sont concernés, non seulement celles et ceux qui sont recherchés par les polices allemandes et du gouvernement de Vichy (Résistants de tous bords, juifs, réfractaires au STO, étrangers...) mais aussi celles et ceux qui les cachent et les protègent.
Vous évoquerez comment les déportés ont parfois réussi à survivre, à éviter la déshumanisation (perte d'identité, humiliations, pertes de repères, conditions de vie extrêmes...) à laquelle ils étaient soumis, pendant leur voyage vers les camps ou au sein des camps de concentration et d'extermination nazis.
Enfin, vous pourrez évoquer de quelles façons les survivants à leur retour de déportation, ont pu surmonter les difficultés du retour à une vie « normale » ( récits, poèmes, dessins, amicales...) et les leçons à en tirer pour le présent et l'avenir » .
Pour cela vous choisirez le mode d'expression qui vous conviendra.
Circulaire de l'Inspecteur d'Académie de la Corrèze
Monsieur le Directeur,
vous avez l'honneur et la chance de disposer dans votre rédaction, d'une « fine limière », capable d'un article à l'autre autour de « l'affaire du 12 juin 1944 à Meymac », d'affirmer tout et son contraire, à partir d'enquêtes rondement menées dans l'ignorance du contexte de guerre en Corrèze et dans le sud-ouest de la France au printemps de 1944. C'est un tour de force dont nous ne pouvons que la féliciter. Sans revenir sur ses premiers articles, à partir des déclarations d'un ancien Résistant de 98 ans et « d'informations » que de mauvais historiens universitaires ont eu l'audace et la prétention de vouloir rectifier , le dernier, de début septembre 2023, concernant « l'épuration » en Corrèze, nous paraît digne du plus grand intérêt pour une association de mémoire et d'histoire de la Résistance.
Nous sommes intéressés de connaître les noms des personnes et des groupes qui ont pu en être responsables (ou coupables ? ). En effet, une telle enquête ne peut pas se satisfaire de l'évocation de quelques travaux dits d'historiens, qui ne désignent ces responsables que par des suppositions et des insinuations. Il faut aller au bout de l'enquête pour que les choses soient bien claires . Le terme officiel d'épuration ne s'appliquant qu'après la Libération, nous sommes curieux de savoir :
Premièrement, quels magistrats, quels tribunaux, sachant que ce sont les mêmes qui avaient servi dans les tribunaux de Vichy et avaient bénéficié d'une « non-épuration », qui ont prononcé des jugements d'épuration, envers qui et de quel ordre (emprisonnement, privation des droits civiques ou autres) ?
Deuxièmement, quelles autorités de la République, quels comités locaux de la Libération (CLL) ou le comité départemental (CDL) , n'auraient pas respecté les consignes du CNR et du Général De Gaulle de retour à l'ordre républicain ?
Troisièmement, puisqu'il est évoqué une épuration dite « sauvage », qui ? a pu commettre des actes répréhensibles ( femmes tondues, intimidation ou agressions physiques contre des collabos, règlements de comptes...) ?
Car les vrais Résistants qui avaient participé à un maquis ou à un mouvement de Résistance depuis des années au péril de leur vie, ceux à qui Monsieur le Préfet de la Corrèze a rendu un vibrant hommage le 10 septembre dernier au Mémorial de Vitrac, demandant « d'écouter les historiens qui, par leur travail patient et objectif nous éclairent sur notre passé, loin de l'écume de ceux qui se contentent de le commenter avec les lunettes du présent », ceux-là n'aspiraient qu'à un retour de la démocratie, à un monde plus juste et en paix. Ces vrais patriotes ont eux-mêmes dénoncé les dérives des faux maquisards ou des « résistants de la dernière heure » souvent les plus virulents, que l'on n'avait jamais vu ou entendu s'opposer à l'occupant et au régime de Pétain. Ces derniers, qui ont été protégés (par qui?), nous aimerions les connaître... dénoncez-les clairement !
Merci à votre extraordinaire enquêteuse d'y consacrer un article super-documenté qui pourrait suggérer à ses innombrables lecteurs et fans, des « like » enflammés.
Bien à vous.
L'ANACR-19 et le comité ANACR de Sornac présentent l'exposition :
"Poètes et artistes de la Résistance"
A Sornac, Maison du département, Rue de la République (derrière la Mairie),
du 19 au 26 août 2023.
Ouverture tous les jours de 14h30 à 17h30,
visite libre, les Ami(e)s de la Résistance du comité de Sornac se feront un plaisir de vous y accueillir.
Dans son numéro 147 d’avril 1946, France d’Abord publie une lettre que Pierre Villon, qui fut de fait vice-président du CNR et Président du Comité militaire d’action (Comac) de la Résistance envoie, en tant que Président du «Comité National de défense des patriotes emprisonnés», au ministre de la Justice, par laquelle il attire son attention sur le sort fait à près de 2 000 anciens Résistants en détention provisoire pour des faits leur ayant été attribués sous l’Occupation, lors des combats de la Libération et de la période de l’Epuration ; certains auront même été condamnés à mort. Et ce alors qu’une première loi d’amnistie no 47-1504 du 16 août 1947 va faire sortir de prison plusieurs milliers de laudateurs du pétainisme… D’autres lois d’amnistie, du 5 janvier 1951 et du 6 août 1953, vont libérer des collaborateurs bien plus compromis et lourdement condamnés ; dont nombre vont retrouver grades voire mêmes décorations, et faire des carrières professionnelles y compris politiques. D’anciens SS seront parmi les fondateurs dirigeants du Front – aujourd’hui rassemblement – National...
De manière concomitante à la mansuétude à l’égard des anciens collabos, la répression contre d’anciens Résistants va, elle, perdurer jusqu’aux premières années de la 5ème République – Georges Guingouin, Compagnon de la Libération, accusé de crimes et emprisonné pendant près de six mois, ne sera remis en liberté que le 14 juin 1954 et reconnu innocent qu’en 1959. Alors même qu’une ordonnance prise à Alger le 6 juillet 1943 par le Comité Français de Libération Nationale sous la direction du général de Gaulle avait déclaré «légitimes tous les actes accomplis postérieurement au 10 juin 1940 dans le but de servir la cause de la Libération de la France, quand bien même ils auraient constitué des infractions au regard de la législation appliquée à l’époque».
Il est symptomatique que les attaques contre la Résistance, remettant en cause son rôle, son action, son honneur se soient développées parallèlement à la réhabilitation progressive du pétainiste idéologique, dans le contexte de la Guerre froide des décennies d’après-guerre et de la réinsertion dans la vie politique nationale de ses défenseurs.
Ainsi, il est tout aussi symptomatique que la polémique née aujourd’hui autour d’un témoignage relatant l’exécution de soldats de la Wehrmacht prisonniers par des maquisards, dans le contexte géographique et historique des assassinats de masse perpétrés dans tout le Limousin par la Wehrmacht et les SS sans oublier la Milice, tels les 99 pendus de Tulle ou le massacre de 643 habitants d’Oradour-sur-Glane, ainsi que les dizaines et dizaines d’autres victimes de la barbarie de la soldatesque nazie dans bien d’autres lieux, fasse le «buzz» médiatique aujourd’hui. En s’inscrivant de fait dans la tentative de réhabilitation de Pétain, dont Zemmour s’est fait le chantre lors de l’élection présidentielle, dans le contexte de la résurgence croissante des pires thèses xénophobes, impliquant de salir ceux qui s’y opposent, quitte pour cela à feindre de «découvrir», en les décontextualisant, des faits connus et reconnus depuis longtemps.
Regrettant que des organes de presse se fassent le relais de cette polémique, espérons-le par méconnaissance de la réalité historique, nous tenons à affirmer notre solidarité totale avec nos camarades de l’ANACR de Corrèze, qui, eux, sont particulièrement attachés à la défense de cette réalité, qui a été celle du combat des Résistantes et des Résistants pour la Liberté et l’indépendance de la France.
Le Bureau National de l’ANACR