Les Jordes - commune de Lagarde-enval

Carrefour des Jordes, commune de Lagarde-enval.

Sculpture réalisée par Jacques Tramont (2017)

Historique

En mai 1944, la division SS “Das Reich“, spécialiste de la terreur, a pour consigne d’anéantir la Résistance dans le triangle Cahors – Aurillac – Tulle, de façon à ce que les troupes allemandes, sur le front atlantique, ne soient pas prises à revers par la Résistance intérieure.

Durant son parcours, elle va terroriser les populations civiles pour qu’elles ne viennent plus en aide aux Partisans. Son bilan de Montauban jusque dans l’Indre est désolant : 4000 tués ou déportés et une soixantaine de villages dévastés.

Elle arrive à Tulle le 8 juin 1944 au soir.

Ce soir-là, un petit convoi constitué d’une camionnette et d’une moto appartenant à la 21e compagnie des corps francs A-S basée à Chabrier entre Sainte-Fortunade et Albussac tombe en embuscade au « Pont de la Pierre » sur la route de Laguenne. Cinq morts sont à déplorer au lieu-dit « Pounot ». Certains sont blessés, ils sont finalement conduits à la Méchaussie commune de Lagarde-Enval chez le docteur Etienne Madrange (le toubib) qui fait partie de la compagnie AS. Un blessé assez grave François Poumarat (Isidor) ne peut qu’être secouru dans la nuit du 9 au 10 après plus de deux jours de souffrances et d’inquiétude par un groupe FTP du détachement « Brochet ».

- Le 9 juin après avoir raflé tous les hommes de 16 à 50 ans, elle va procéder à 99 pendaisons.

- Le 10 juin elle sélectionne 311 otages qui partiront à Limoges. Là, un deuxième tri enverra 149 hommes dans les camps de la mort.

Dès son arrivée, elle lance des expéditions dites “punitives“ aux alentours de Tulle :

Le 9 juin, un détachement SS de la Das Reich, arrivé par la route de Beaulieu, met le feu aux quatre routes d’Albussac et au Grelet de Sainte-Fortunade faisant un mort.

Dans la matinée du 10 juin, un autre détachement incendie le hameau des Jordes sur la commune de Lagarde-Enval. Les tirs d’obus et de rafales de mitrailleuses sèment la terreur dans la population. Les maisons Ganière, Moreau, Bouthouyrie, Dusandier brûlent entièrement.

Cette colonne d’une dizaine de véhicules continue son périple en semant la peur, vers Laroche-Canillac. En arrivant au lieu-dit Chataur, une voiture, transportant 5 occupants dont 2 de l’état-major départemental FTP, se trouve sous le feu de l’ennemi. Le chauffeur sera tué ainsi qu’un agriculteur qui les avait alertés. Le convoi SS continue sa route vers Clergoux. Arrivés au lieu dit Les Chemineaux, les nazis tuent sur place un civil puis font demi-tour en prenant la direction de l’étang de Taysse.

Les habitants de Lagarde-Enval, averti depuis le matin par la canonnade, craignant que la troupe ne vienne s’en prendre au village partent dans les forêts. Ils ne reviendront que le lendemain après s’être assuré que la menace s’est éloignée.

Ces événements se situent dans un contexte plus général qui a fait de ces journées de juin des moments d’angoisse, de peur, d’épouvante.


Date de création : 09/03/2017 @ 14:02
Catégorie : -
Page lue 8348 fois